mercredi 13 mai 2009

Le voleur et la gitane / De ladron y gitana

Il était une fois, il y a bien longtemps, ou peut-être pas tant, quelque part, pas très loin d’ici ; un muchacho. Même si certains l’appelaient voleur, il ne volait rien d’autre que quelques cœurs gitans se promenant dans les montagnes. Un certain jour, alors qu’il redescendait des temples à bord d’un train, alors qu’il ne pensait à rien d’autre qu’à une petite mouche fendant l’air dans son cerveau, son chemin croisa celui d’une niña… Ses yeux étaient vivants et joyeux, son sourire remplissait l’air de vie, et sa voix chantait des chansons d’amour.

Lui, il voulait vivre l’allégresse de ses yeux, boire la vie de sa respiration, et danser au son des ses chansons et de son amour. D’elle, nous savons seulement qu’elle brillait, souriait et aimait.

Ils engagèrent la conversation sans savoir bien comment, ils partagèrent d’éternelles minutes, et les vieilles légendes disent qu’une étincelle du Bon Amour commença à s’allumer sans que personne ne s’en rende compte. Ainsi, entre sourire, regards, et conversations joyeuses et légères, ils arrivèrent à leur destination. On ne peut pas affirmer si c’était leur réelle destination ou seulement une halte de transition pour un autre endroit, plus profond, plus beau. Elle vibrait, brandissait son couteau et lançait de l’amour de niña de tous les côtés. Le muchacho buvait son amour sans bien savoir ce qui se passait, il souriait, sa joie était notoire.

La niña sortit ses défenses… sa mère, belle et complice, elle regardait par la fenêtre alors que la forêt passait sans fin. Son sourire et son silence complice laissèrent tout entre les mains de la niña qui prit son couteau et démontra, tranchant d’un coup juste et franc la miche de pain qu’elle tenait fermement, qu’elle pouvait se suffire à elle-même, et que s’il le fallait elle n’hésiterait pas à plonger sa lame dans n’importe qui oserait en abuser. Mais il était déjà trop tard, le muchacho était disposé à lutter à mains nues contre ce couteau et façonner la lame à la hauteur de son amour pour la niña.

Femme, niña, gitane… ses yeux le regardèrent une dernière fois et ils se quittèrent de loin, lui pensant que peut-être il ne la reverrait jamais, rêvant déjà qu’elle l’appelle, elle, sans cesser de sourire elle passa son chemin cherchant la tranquillité que la nuit des montagnes semblait annoncer.

« Bonsoir, c’est moi », cette nuit là le téléphone sonna, comme d’autres nuits ensuite. Le cœur du muchacho fit un bond dans ses entrailles et battit comme si ces mêmes montagnes lui arrachaient le torse. Il fit son possible pour être avec elle, jusqu’à sacrifier ses propres devoirs. Il s’en échappa, il voulait retrouver sa niña, s’occuper d’elle, veiller sur elle. Elle fut toujours noble, sans cesser de briller ni de sourire, elle sut comprendre et attendre. Finalement le jeune put s’échapper pour elle, et ainsi, se demandant si ce serait réel ou juste un rêve des montagnes, il l’emmena dans un bar. Un groupe médiocre faisait des pieds et des mains pour sonner agréablement, ce n’était pas gagné, mais cela, à lui, lui importait peu. Et cela, à elle, lui importait tout aussi peu. C’étaient juste des moments partagés, des moments magiques.

On danse ? Ils ne trouvèrent pas les rythmes rêvés, mais ce qu’il y avait suffit, le Bon Amour se chargeait du reste. Un baiser, un autre ; une caresse. Ses beaux yeux enflammaient sa passion. Ses baisers réveillaient ses instincts ; c’était écrit. Ce qui était né entre eux n’était pas commun. Ce n’était pas de ce monde.

Lui était un voleur, elle une gitane. Le voleur déroberait son cœur, la gitane boirait son amour. Ainsi, la musique et le rythme furent complices du Bon Amour et le voleur et la gitane s’enfuirent ensemble. Ils enfreignirent toutes les règles et s’aimèrent sans cesser, sans repos, sans douter, ils s’abandonnèrent aux bras l’un de l’autre comme s’ils étaient un couple depuis toujours, comme s’ils ne faisaient qu’un. Le voleur et la gitane s’aimèrent une fois, plusieurs fois, ils furent heureux.

Une nuit passa. Le voleur ne s’éveilla pas, il pensait que sinon peut-être le rêve serait terminé. Il s’accrocha au rêve et décida de le vivre.

Elle, se contenta de disparaître.

Notre voleur marcha dans l’obscurité, vagabondant dans la ville sans nouvelles de sa gitane jusqu’à ce que le Bon Destin voulu que la mère, belle et complice, le croise dans les rues déambulant comme un zombie. « Dites-lui madame que j’attends son appel, que je veux juste la voir et l’aimer » Le voleur tacha de retenir sa passion même si celle-ci s’échappait par toutes ses pores.

Et la gitane appela ; elle appela parce qu’Amour était de la partie, leur histoire venait de commencer. Ils passèrent une seconde nuit ensemble ; on sait seulement ce que les murs de ce lieu nous voulurent bien conter. Ils disent qu’ils s’aimèrent comme jamais d’autres s’étaient aimés. Ils disent que lui se perdit dans son amour, et qu’elle fut plus heureuse que ce que racontent les vieilles histoires. Il n’y eut pas Tristan et Iseult. Il n’y eut pas Roméo et Juliette, ni même Helena et Paris. Aucun conte n’existait avant et n’existera après le leur : le voleur et la gitane. Personne ne sait bien ni quand ni comment mais Amour s’empara d’eux, il les fit porteurs de son drapeau et martyrs de sa cause.

La nuit, comme toutes les autres nuits toucha à sa fin, mais pas son amour. Une certaine mélancolie enveloppa leurs âmes, mais ils ne se laisseraient pas anéantir sous le coup de la séparation. Leur amour était né et grandissait plus vite que jamais. Il s’était construit fort et unique. Magnifique, sain. Il grandissait chaque minute (et il paraît qu’il grandit toujours !).

Du voleur, nous savons qu’il se promène par là-bas, entre mers, sable et pensées. Rêvant d’elle-même réveillé, voyant ses yeux profonds, sentant l’odeur de son amour, et désirant de toutes les forces de ce monde et de l’autre monde pouvoir être de nouveau avec elle, l’admirer, se perdre dans son sourire, l’aimer et ne jamais la laisser.

D’elle, les légendes disent qu’elle s’en retourna dans les terres du sud et d’autres encore plus lointaines. ILS DISENT QU’UN JOUR ELLE PUT OUBLIER ET CONTINUER A DANSER. Ils disent que la musique remplissait son monde tandis que son violon attendait d’être joué et la musique de son amour raisonner de nouveau.

Plus tard, on apprit qu’ils se revirent. On sut qu’Amour les joignit de nouveau et que plus jamais il ne les sépara. Le voleur et la gitane jouèrent ensemble de nouveau et le violon sonna plus doux que jamais. Ils disent qu’il y a des histoires d’amour qui sonnent des cordes au monde, les anciens disent que leur amour est unique. Qu’il vit plus fort et qu’il est le moteur qui alimente la grande roue de l’Amour de tous les autres.

On sait que les yeux de la gitane brillent plus que jamais et que le voleur ne vola jamais plus. On sait que leurs baisers, leurs caresses, et leur amour fut tellement intense qu’ils envahirent le monde et que toutes les personnes purent le sentir et le vivre. On sait par de récentes nouvelles qu’ils trouvèrent le moyen de rester liés bien que le temps, la distance et l’histoire voulurent jouer en leur défaveur, il n’y eut aucune force plus puissante que leur amour.

Pérou, 23 novembre 2008.




[Texte traduit de l'espagnol par mes soins, inspiré de faits réels...]





mercredi 6 mai 2009

TGV Saint-Malo – Paris, 03/05/09, 22h09


Envie d’écrire, besoin de bouger, de sauter, de crier, n’arrive pas à me concentrer ni à me focaliser sur quelque chose depuis tout à l’heure, idées qui grouillent dans tous les sens, envie de grogner, de jurer. Toutes ces idées il ne faut pas les laisser s’envoler, il faut les organiser dans ma tête et dans la réalité, il faut les concrétiser, mais pour le moment il faut les canaliser !

C’est quoi cette excitation qui me paralyse complètement ? Je pense à mille choses en même temps, je suis pleine d’enthousiasme, j’ai foi en moi, je me crois investie d’une mission qui flirt avec le divin, je me prendrais presque pour une graine de Coco (Chanel).

Je suis submergée d’espoir et d’envies! ou serait-ce l’inverse...

Ce quelque chose en moi qui doit sortir me donne de gros coups dans le ventre!! Enfin je reste sereine, si je suis sûre d’une chose c’est bien que ce ne sera pas un prématuré.

Une ode aux Gitans ? Un carnet de vie-age ?

Je vais réussir à faire quelque chose de grand ! Oui ! Quelque chose de grand pour moi et peut-être pour les autres, mais ça ne sera pas tout de suite, ça va continuer de mûrir, tout doucement, comme la petite bête qui monte, qui monte… Temps de gestation imposant.

Putain j’ai envie de faire le tour du monde dix fois, de sauter de montagnes en collines à pas de géants comme le chat botté avec ses bottes de sept lieues. J’ai envie d’écrire des livres, de m’abandonner à mon violon, de passer des nuits et des nuits entières à danser et danser encore, à tournoyer, virevolter, tourbillonner, jusqu’à me sentir picoter le moindre milimètre carré de la plante de mes pieds.

Janis Joplin CRY BABY dans mon casque et me donne encore plus envie, ENVIE, ENVIE, ENVIE, compris? De tout ça !

J’étouffe putain, j’ai envie de sortir de ce train et de courir sur les rails en criant ,la tête renversée qui regarde les étoiles qui brillent dans la nuit noire…

Ca y est, ça retombe, je perds confiance… mais pour qui je me prends ? Je ne suis que moi.

Je n’écris même plus de chansons ou de poèmes, je me contente de vomir mes indigestoins de pensées … facile …

Voilà !

Mais je n’arrive pas à m’arrêter, je ne suis pas complètement calmée, il n’y aura bientôt plus de place sur ce sujet de « politique de lancement de nouveau produit » et bientôt plus d’encre dans ce mini stylo ultra plat qui crèche dans mon agenda rose avec des photos de Ganesh et Sarswoti. C’est de la salsa maintenant qui me brûle les oreilles et nargue mon cœur et mes gambettes mais je ne peux pas danser maintenant-tout de suite, comme je ne peux pas commencer à réaliser mes projets aujourd’hui … que faire ? Je boue !

Ce foutu train a déjà douze minutes de retard, faut dire que je ne suis pas aidée…

Bien à vous.

Mais vous, qui ?

Assumer ce que j’écris.

Assumer de publier ce que j’écris.

Publier ce que j’écris pour assumer.

Ne plus jamais franchir le pas de ma porte sans mon carnet !

Quatre jours de liberté après quatre mois enlisée dans les conformités, je me retrouve vite, ça me rassure !

Un bout de papier grisé en quarante minutes sur un coin de tablette violacées de TGV et je me sens revivre, c’est pas beau la vie ?

samedi 2 mai 2009

Saint-Malo, 02.05.09, 22h43

Pas de stylo, juste ce grossier stabilo bleu. Pas de papier hormis les quelques pages vierges de mon bouquin. Peu de lumière, seulement le halo timide d'un réverbère que mon ombre épargne. Le bruit de la mer, ce n'est pas l'océan cette fois... Étrangement, je ne sais pas si c'est le pays ou la différence d'appellation mais ça n'a pas le même son, pas la même odeur, pas le même air, mais c'est la même magie.

Les phares au loin me font des clins d'œil.
C'est marée basse, je suis assise en tailleur sur le bord de la digue, les brise-lames se dressent grands et fiers, ils règnent en maître sur la plage sombre et brumeuse quasi déserte, on dirait des piliers centenaires gardiens de l'ancienne citée corsaire.

J'ai envie de prendre le large, voilà que ça me reprend! En fait ça m'a jamais quittée, même si je m'échine à me faire croire le contraire.

C'est marrant, où qu'on soit sur cette terre, on voit partout les même étoiles la nuit. Et bien je dirais ce soir ; où qu'on soit sur cette terre, c'est définitivement romantique une plage la nuit dans le brouillard!

J'ai froid, je vais rentrer.

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