lundi 24 janvier 2011

Mon coeur, ce con.

Mon coeur est en colère,

il gronde, gronde son tonnerre.

Il se gonfle et se pavane,

rouge et fier.

Il crache sa peine,

et cache sa haine,

puis tombe en panne.


Il s’essore,

comme un vieux chiffon.

Il se tort,

comme un sale con.

Un sale con.


S’il était de pierre,

je serais tirée d’affaire,

mais il est de guimauve,

et en plus il est chauve ;

pas même une petite plume,

pour chatouiller l’enclume,

qui le serre,

qui l’essore,

et le tord,

comme un con.

Un vieux con.


Mon coeur :

ma démangeaison, ma déraison, ma soumission.

Mon coeur :

ma muse, ma ruse, mon écluse.

Quel drôle de compagnon,

Ce petit con.


Enfin,

A fleur de peau,

sous mes chagrins,

à court de mots,

bien mal en point,

mauvais jeux de maux,

je serre les poings.


Mon coeur ce salaud,

mon coeur ce vilain.

Ô con!




jeudi 20 janvier 2011

Le temps d'un prélude


Avant de commencer à lire ce texte, il est impératif de lancer la vidéo ci-dessous!


Je sortis errer dans le village. Je devais aller à la poste, c’était là mon unique impératif.


Je marchais lentement en ressentant chacun de mes pas sous mes pieds, en humant les mille odeurs empruntées au désert par le vent, en tendant mes joues au soleil et en faisant quelques cabrioles à l’ombre du faux-poivrier de la place principale ; un grand arbre aux allures de saule pleureur parsemé de fleurs roses et légères à l’odeur poivrée.


J’écoutais le prélude en mi mineur, Op 28, N. 4 de Chopin et j’avais envie de m’entortiller dans les branchages du Grand Arbre. J'avais envie de laisser les tiges lasses feindre de m’étrangler en caressant mes pommettes, envie d’accompagner cette vertigineuse dégringolade de la paume de ma main, de saisir entre deux doigts les petites feuilles tendres et vertes en forme d’amande, et de les masser en formant des petits cercles.


Je voulais être une danseuse étoile avec son tutu rose pâle, ses collants scintillants et ses belles pointes - ô femmes qui incarnent la douceur, la délicatesse et la force! Je voulais faire l’arabesque, étirée par les frêles lianes du Grand Monsieur, tourner sur mes pointes le dos cambré, laisser la grâce envahir mon corps jusqu’au bout de mes ongles : tourner, virer, virevolter...


J'allais renifler la quiétude du solide tronc de bois, l’entourer de mes bras, poser ma joue tout contre lui, le caresser d’un battement de cils, lui murmurer qu’il était beau, fier et solide, le serrer fort pour qu’il entende ma musique, le remercier de cette communion, de sa bienveillance et de sa protection.


Si j’étais un homme j’aurais le béguin pour les étoiles.


Depuis que mon père est parti je fais des câlins aux arbres.


Deux minutes trente-deux : ce fut le temps de la trêve, le temps de ma danse imaginaire plantée bouche ouverte, tête renversée et yeux en l’air sous le Grand Arbre. Le temps d’un prélude.



mardi 18 janvier 2011

la gitAnne à la radio!

Chers amis, chers lecteurs,


C’est sur un air d’Isaac Delgado (grand chanteur Cubain) que je rédige ce billet, et pour cause, c’est (encore) grâce à la salsa que j’ai matière à bavarder!


Il y deux semaines de cela j’avais donné RDV à Fabien dans un petit bar absolument charmant, bohème et bon marché de la capitale - le Caravane près de République - suite au souhait qu’il avait formulé de me rencontrer pour que je lui parle de mon voyage en Amérique Latine! Il faut dire que le garçon s’apprête à s’envoler pour un périple d’un an sur la Pacha Mama, et que c’est pas rien...!


Pour la première fois j’avais en face de moi quelqu’un qui buvait mes paroles comme un papi Cubain sirote son rhum devant sa partie de domino - extrêmement concentré - et je dois dire c’était très agréable! D’autant plus que le jeune homme m’est apparu comme un ovni dans sa génération (qui est la mienne) : un gars qui sait ce qu’il veut et qui se donne les moyens d’y parvenir avec détermination, organisation, humour et humilité! (Non il ne m’a payé pour rédiger cet article) Et un mec qui ne fait pas de fautes d’orthographe... C’est tellement rare de nos jours que je ne pouvais qu’être séduite par le personnage et son initiative, non?


Et en plus lui, contrairement à moi, il avait monté tout un projet autour de son voyage, en étroite collaboration avec l’entreprise sociale Salsamundo : la boîte qui veut... «Cambiar le mundo bailando» (changer le monde en dansant), n’est pas terriblement poétique?

Son voyage portait déjà un blaze «Latinamundo» et une accroche «Voyage culturel, artistique et solidaire d’un an en Amérique Latine.


Forcément, notre échange ne put être que fructifiant... Et c’est ainsi que, deux heure et une bière plus tard, visiblement séduit par mes récits, il m’invita a venir conter au monde entier (au moins) mes péripéties latines sur l’émission «Salsamundo on air» de la webradio du site de sa boîte. (Enfin le vrai boss c’est Flo, je veux pas d’embrouilles moi!)


Je voulais commencer ce post par «aujourd’hui je vous offre du repos, rien à lire, tout à écouter» mais c’est encore raté... Je me suis laissée emportée et je vais poursuivre dans ma lancée!


J’ai donc retrouvé Fab chez Flo (vous suivez?!) un soir de janvier pour partir à l’autre bout du monde : Mennecy (je viens de mettre environ 13,48 minutes à trouver l’orthographe de ce bled sur internet...) dans le 91! A bord nous avions embarqué Betina, nutritionniste aux origines Arméniennes absolument sublime (de quoi toutes nous faire rougir de jalousie les filles!) et après un arrêt à MacDo (pardon Beti) nous arrivâmes dans une sorte de zone industrielle bien glauque de grande banlieue... Là-bas nous attendaient David et Déborah de Radio Bachata Domicana et qui nous accueillaient chaleureusement dans un studio radio de première qualité!


C'est dans cet espace confiné, avec de la moquette beige sur les murs, casque sur la tête et micro dans la bouche (je n’exagère presque pas!), que nous avons passé deux heures à rebondir sur les expériences des uns et des autres, en abordant des thèmes divers comme Pourquoi partir? Dans quelles conditions? La réaction des proches, les anecdotes, en quoi cela nous a-t-il changé? Et tout et tout!

Alors au début on a la voix qui tremble d’intimidation puis la magie de la radio fait effet, on se prend à son propre piège et c’est l’émotion des souvenirs qui nous fait trembler ou bafouiller (par exemple quand je dis que ça ne me faisait pas peur de dormir dans des hôtels où il n’y avait pas d’eau froide... je voulais bien sûr dire «d’eau chaude»!), mais heureusement Fab et Flo sont tellement des rigolos qu’au final, même si j’ai pas pu raconter la moitié de ce que j’avais prévu, on s’est quand même ‘hachement’ bien marrés!


Allez, je ne vous fait point languir une minute de plus :


Pour écouter le podcast de l’émission CLIQUEZ ICI!





mercredi 12 janvier 2011

Abréviation

Je tiens à préciser que j'écris ce post sous la menace de Kamil qui est accroché à mon épaule et qui m'impose la rédaction de celui-ci!

Je ne sais pas si vous allez bien comprendre car il faudrait l'entendre pour que ce soit vraiment drôle mais puisque ma vie est en jeu (rires de Kamil), j'écris quand même!

Nous rentrons de chez le pédiatre, nous attablons pour prendre un goûté constitué de biscuits bio à la vanille accompagnés de lait de riz au chocolat, et je reçois un texto auquel je réponds...
Dans ce texto je voulais écrire "merci pour la réponse" mais j'ai écrit "merci pr la réponse" et Kamil, tout discret qu'il est, lit mon texto à voix haute et dit :

- Pourquoi t'écris : "merci PRRRRR la réponse"?!

En roulant et en faisant bien traîner le R


(Ouf, ma vie est sauve...!)




jeudi 6 janvier 2011

On peut pas tout choisir...

Alors que je lui sers une tranche de "salami végétarien" (oui, ça existe!), et après l'avoir gouté, Kamil me dit :

- Il a un drôle de goût hein le salami!
- Oui ben j'imagine, mais en même temps te plains pas parce que normalement tu pourrais pas en manger parce que c'est du porc... En même temps, remarques, t'as quand même le droit de choisir ta religion tu sais. (Avec une mère asiatique, un père maghrébin et vivant en France j'estime ne rien dire de mal)
- Nan mais on peut pas tout choisir hein : Japonais, végétarien ou musulman!

Argument absolument im-pa-rable : je me tais :)

***

Toujours à table, alors que je lui demande s'il a vu la météo (Kamil adore regarder la météo alors que j'arrive jamais à me concentrer dessus même si je suis en train de la regarder je retiens rien!) :

- Ben en tout cas je te conseille pas d'aller en Guadeloupe, y'a plein d'invasions d'eau!

Mmm, inondations voulait-il certainement dire

***

Alors qu'il y a des pubs en toile de fond :

- De toutes façons ils racontent n'importe quoi pour prendre plein d'argent, c'est des arnaqueurs.

(8 ans, huit!)

***

Et enfin, le top du top :

Kamil qui dit à sa maman, lundi après-midi après 2 semaines sans se voir :

- Elle m'a manqué quand même Anne!

Et mardi soir alors qu'on attendait impatiemment notre épisode de Nicky Larson sur NT1... qui n'est jamais venu :

- Olala ça m'a manqué Nicky Larson! Mais moins que toi quand même.

:D :D :D :D

samedi 1 janvier 2011

Bonnes résolutions 2011


  1. Toucher le R.S.A.
  2. Partir à Cuba et potasser l’histoire de l’île avant le départ pour pas avoir trop l’air d’une cruche sur place,
  3. Ecrire VRAIMENT trois heures par jour et avoir un projet d’écriture présentable avant la fin de l’année,
  4. Regonfler les pneus de mon vélo (5 mois que l’ampleur de la tâche me paralyse),
  5. Trouver du boulot (ceci n’est pas incompatible avec la résolution n°1, l’année 2011 comportant 12 mois comme toutes les années!)
  6. Arrêter de manger des lentilles froides à même la conserve aux retours de soirées,
  7. Utiliser mon jouet maintenant que j’ai les piles, ou bien trouver une (seule et unique) alternative satisfaisante et endurante (j’entends par là : dans la durée, qui dure, c’est-à-dire une période temporelle étendue... c’est clair là?),
  8. Commencer la crème antirides (hein?!),
  9. Ne me casser aucun os (pitié!),
  10. Ne pas grossir au printemps et maigrir à l’automne mais préférer l’inverse,
  11. Repasser au moins mes chemisiers,
  12. Arrêter d’accoster tous les gens qui parlent espagnol dans la rue,
  13. Prendre le temps de me désinscrire à toutes les newsletter qui pourrissent ma boîte mail,
  14. Peindre,
  15. Me coucher avant 1h en semaine,
  16. Arrêter de danser et de frapper des mains quand j’écoute mon iPod dans le métro (ou le faire plus discrètement),
  17. Apprendre à parler Portugais, Serbe ou Rom ; au moins un des trois!
  18. Agir pour les sans-papiers, sans-abris, sans ... tarder!
  19. Jouer au moins une demie-heure de violon par jour et apprendre mes gammes et mes accords,
  20. Prendre rendez-vous chez l'ostéopathe pour mon dos (... cinq ans que j’attends!),
  21. Ne plus jamais oublier mes chaussures quand je pars à rollers,
  22. Tempérer mon tempérament,
  23. Apprendre à faire un pot-au-feu et inventer le meilleur cheese-cake du monde,
  24. Trouver où trouver de la glace au yaourt nature à Paris,
  25. Effacer les trois-cents textos que je garde inutilement dans mon portable puisque je ne les relis jamais vu que ça me rend nostalgique,
  26. Dire «flute!» à la place de «merde!» parce que c’est plus musical,
  27. Ne pas acheter de fringues en dehors des soldes ni de chaussures en dehors d’Espagne,
  28. Aller chez le cordonnier raccommoder mes souliers,
  29. Arrêter de mettre systématiquement deux «p» à «capable», maintenant que j’ai réussi à arrêter de mettre deux «r» à «guitare»,
  30. Finir de lire «Belle du Seigneur» d’Albert Cohen (j’en suis à la page 782 sur 1110 mais j’ai commencé «Tropique du Cancer» d’Henry Miller)
  31. Apprendre à danser la Kizomba et progresser en salsa portoricaine (je laisse l’apprentissage de la danse Africaine et du tango pour 2012 et 2013)
  32. Avoir un forfait téléphonique me permettant de faire encore mieux que de biper mes amis ou ma famille
  33. Couper les deux grosses chaînes qui alourdissent mon vélo d’au moins trois kilos ou bien retrouver les clés qui les ouvrent. (En effet, il y a du boulot sur mon vélo, c’est pas gagné...),
  34. Arrêter de regarder ... ... ... Plus ... Belle ... la vie!
  35. Tomber sur des mecs qui sont pas pris, pas libertins, pa... rfaits!
  36. Décorer l’appart’ de ma belle deushe préférée où je vis et pourquoi pas la désencombrer de ma présence avant la fin de l’année,
  37. Mettre à jour mon fichier culture au fur et à mesure (films vus, livres lus),
  38. Créer www.gitanne.com et faire de grandes choses.
  39. Sourire aux gens qui m’agacent :D (mieux vaut opter pour une légère hypocrisie plutôt que de leur butter leurs sales tronches de cake qui puent!),
  40. Ne pas me couper les cheveux,
  41. Prendre mon temps,
  42. Continuer d’y croire,
  43. Ne pas perdre trop de temps sur la Fée Sbouk,
  44. Avoir adopté au moins la moitié de ces bonnes résolutions au 31 décembre 2011 (en tapant en priorité dans les premières si possibles)


Et sur ces bonnes paroles, tout commentaire, ajout, retrait ou partage de résolution sera le bienvenu : un pour tous, tous pour un!! ...


Y’a pas un président de la république, ou une candidate à la présidentielle qui disait : «Ensemble... euh... ...», flute je me rappelle plus de la suite. Ah oui : «Ensemble c’est tout», ah non, ça c’est le titre d’un livre d’Anne Galvalda... Zut!


Enfin en tous cas, tout est possible ;)


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